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Prix littéraire

PRIX LORIENTALES 2024

Les cinq finalistes

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Après deux tours de scrutin


Mère de lait et de miel

Najat El Hachmi

Roman. Traduit du catalan par Dominique Blanc

Collection : Littérature catalane

Aux éditions Verdier


Fatima revient dans son village du Rif marocain après de longues années d’exil dans une ville industrielle de Catalogne. Elle fait à ses sœurs le récit de sa migration de femme illettrée partie avec sa fille Sara à la recherche d’un mari qui la laissait sans nouvelles. Abandonnée par celui qu’elle croyait rejoindre, elle a dû lutter seule face aux multiples difficultés de la vie quotidienne dans un monde qui lui était étranger. Alternant avec ce récit, le roman retrace l’éveil à la vie de Fatima dans la douceur du cocon maternel, avant qu’elle ne doive trop vite affronter son destin de femme.

Najat El Hachmi

D’origine marocaine (elle est née en 1979 dans le Rif, à Nador), Najat El Hachmi vit, depuis l’enfance, près de Barcelone ; elle écrit en catalan et en castillan.

Elle publie son premier livre en 2004 : Jo també sóc catalana (« Moi aussi, je suis catalane »). En 2008, son roman L’últim patriarca (Le Dernier Patriarche, Actes Sud, 2009) est distingué par le prix Ramon-Llull. En 2021, elle reçoit le prix Nadal pour le roman qu’elle fait paraître simultanément dans les deux langues, en catalan : Dilluns ens estimaran (Edicions 62), et en castillan : El lunes nos querrán (Destino).

Mer de lait et de miel (2023) est son quatrième roman, paru en 2018 en Espagne.


SI J'AVAIS UN FRANC

Abdelkrim Saifi

Editions Anne Carrière


Dès l’aube, Korichi se dirige vers l’usine d’Haumont avec des centaines d’ouvriers. La douleur de l’exil ne se dissipe pas depuis qu’il a quitté l’Algérie en 1948, mais il doit continuer, accumuler les jours de travail pour couvrir les dettes d’une famille de dix enfants, et espérer donner à ces derniers la chance d’une autre vie. Après l’usine, il trouve du réconfort au café, où les communautés de travailleurs immigrés commentent l’actualité et organisent la solidarité. Rayonnante même dans le dénuement et l’adversité, Yamina élève leurs enfants dans un entre-deux complexe : son rêve d’un retour au pays natal se mêle à la détermination de les voir s’intégrer et réussir, et peut-être embrasser l’idéal républicain.


À travers une déambulation dans l’histoire française, de la guerre d’Algérie aux soubresauts du xxe siècle, Si j’avais un franc appelle à réfléchir aux questions d’identité et d’intégration. Mêlant intime et politique, cette autofiction familiale lumineuse donne voix à ces femmes et ces hommes de l’immigration algérienne qui ont subi l’exploitation et le mépris, et rend hommage à un père et une mère condamnés malgré eux à l’héroïsme.


Abdlekrim Saifi a grandi à Hautmont dans le nord de la France. Il a été journaliste au Nouvel Obs et à La Voix du Nord, enseignant à l’université de Lille, puis président d’une fondation de recherche. Il est l’auteur d’une biographie de Pasteur (Pasteur ou la rage de vaincre, éditions La Voix du Nord).


Ce que je sais de toi

Éric Chacour

Editions Philippe Rey


Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une sœur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L’ouverture par Tarek d’un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d’oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu’au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu’il va prendre sous son aile. Comment celui qui n’a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.

Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d’humour, de sensualité et de délicatesse, Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d’un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu’aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d’un homme en quête de sa vérité.


Né à Montréal de parents égyptiens, Éric Chacour a partagé sa vie entre la France et le Québec. Diplômé en économie appliquée et en relations internationales, il travaille aujourd’hui dans le secteur financier. Ce que je sais de toi est son premier roman.


LES PAPILLONS DE LAMPEDUSA

Walid Amri

Collection : Lettres du monde arabe

Editions L'Harmattan


Il est minuit passé, par une nuit estivale, sur une côte d Afrique du Nord, ils avancent dans le noir épais. Ils viennent de partout et de nulle part. Ils se rejoignent, se regroupent, font corps. Ils ne se connaissent pas, mais leur pas, leur démarche, qui est exactement la même, les unit comme une famille. Ils sont les fils et les filles de la traversée. Ils avancent vers un radeau de bois ou de pierre, tout doucement, attirés par la mer comme des papillons sont attirés par le feu. Un huis clos sur la grande bleue. S inspirant de la tragédie du 3 octobre 2013 en Méditerranée, Walid Amri, à travers les portraits croisés de « traverseurs », signe un roman d une grande poésie, qui transfigure les migrants dans leur quête de soi. Radioscopie d une traversée à l heure où la question migratoire n a jamais été aussi pressante.


Né à Tunis, Diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce, Walid Amri exerce actuellement la profession de chargé d'affaires au sein d'une banque privée à Dubai.


Les carnets d'El-Razi

Aymen Daboussi

Roman traduit de l’arabe (Tunisie) par Lotfi Nia

En coédition avec les éditions [barzakh], collection Khamsa (fictions arabophones du Maghreb)


Le quotidien du narrateur des Carnets d’El-Razi est bien rodé, consigné dans une suite de notes écrites au fil de ses consultations. Car il est psychologue clinicien, et passe ses journées à l’hôpital psychiatrique El-Razi, dans la banlieue de Tunis.  Ses patients, qui portent des noms de personnalités célèbres –Dostoïevski, Mademoiselle Cioran, Mohamed Ali… –, sont des  hommes et des femmes en grande souffrance. Le narrateur les dépeint d’une plume sardonique. Et progressivement, ils  l’entraînent dans une dérive irrésistible, si bien que bientôt sa propre réalité tangue.

Au fil de ses obsessions hallucinatoires, le psychologue rencontre un lézard prénommé Lazer, « psychanalyste lacanien », et va même côtoyer le fantôme de son illustre prédécesseur, Frantz Fanon (qui œuvra durant cinq ans à l’hôpital El-Razi) et qui propose aux patients de nouvelles thérapies aussi loufoques que radicales…


Installant une mécanique implacable menant à un final apocalyptique, Aymen Daboussi signe un récit détonnant. Les égarements du narrateur et de ses patients sont autant de métaphores d’une société gangrenée par l’hypocrisie sociale, les superstitions, une religiosité maladive, ou une institution psychiatrique aux méthodes de soins brutales. Par son écriture libre, se revendiquant d’une littérature de l’outrance, Aymen Daboussi fait de l’hôpital El-Razi le miroir déformé des impasses de son pays.


Né en 1982 à Tunis, Aymen Daboussi est psychologue clinicien et écrivain. Diplômé de l’université de Tunis, il a travaillé durant près de six ans à l’hôpital psychiatrique d’El-Razi, avant d’exercer dans un cabinet privé. Il est l’auteur de deux recueils de nouvelles et d’un roman, ainsi que de nombreuses contributions dans la presse arabe.






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