Bonjour à toutes et à tous,
Ce livre anniversaire, c’est d’abord le produit foisonnant du regard que les "Lorientales" ont porté sur la vie, lorsque la délicatesse orientale vient sonder la profondeur des destinées humaines et des souvenirs, parfois douloureux, de femmes et d’hommes du Maghreb à la Bretagne, de l’Armorique à l’Orient.
Les "Lorientales" c'est aussi un point de rencontre entre « l’Orient méditerranéen » et le « Lorient breton » riche d'échanges généreux, conviviaux ouvrant les portes pour offrir ici la bolée de cidre rafraichissante ou là, le verre brûlant de thé à la menthe et les partager en se racontant ces parcours de vie en toute simplicité.
Par touches successives, ces immersions mémorielles nous livrent à travers des récits, sans fard, les espoirs et les doutes de migrants ballotés par les aléas de l’existence, l’expression pudique de leurs nostalgies, et la quête permanente des racines pour en saisir les « parts d’Orient » et de Bretagne.
Alors oui, Lorient née de l’ouverture maritime, sur une terre bretonne ancrée dans les traditions, fière des migrations qui l’ont façonnée et de ses échanges culturels, continuera encore pour longtemps à apostropher les « Orients » des rivages de la Méditerranée, de l’Asie et d’ailleurs…laissant les entrelacs se nouer délicatement à la calligraphie, comme nous y invite depuis une décennie les "Lorientales" et ce beau livre anniversaire touchant d’humanité
Extraits de la préface de Christophe Cérino
C'est en ce moment que se décident les options pour les cadeaux d'entreprise de fin d'année.
Nous vous proposons ce livre au titre emblématique « Quand l’Orient apostrophe Lorient », édité pour l’anniversaire des dix ans de l’association Les Lorientales et qui rend hommage à la part orientale de la Ville de Lorient. C’est un très beau livre, riche de témoignages émouvants et de très belles illustrations originales. Il fait déjà l'unanimité.
Cet ouvrage d’art, d’histoires, témoigne d’une véritable ouverture sur le monde. Il est lauréat de la Fondation d’entreprises de la Banque Populaire Grand Ouest dans la catégorie Territoires de Cultures.Recette intégralement versée à l’association.
Paru le 12 décembre 2020
Groix Editions et Diffusion
Format: 21cm x 21cm / 256 pages / 29,50€. Frais de port: 5 € si envoi.
Réservations et commandes:
contact@leslorientales.com
chez votre libraire ou sur le net
Lors de sa dernière visite à la capitale, Omar, en flânant dans la rue, tombe sur l'étal d'un pâtissier avec loukoums, baklavas et autres friandises.
Omar se damnerait pour des baklavas. Il entre dans la boutique et se sert une belle portion et les déguste, sans façon.
Aussitôt le marchand accourt, un bâton à la main et il lui assène une volée de coups, tant et si bien qu'Omar, sans s'en soucier, se sert une nouvelle portion, plus copieuses encore. Les coups redoublent!
- Ah, quelle ville merveilleuse! s'écrie-t-il, comblé. Chez moi, dans mon village, il faut payer sa portion de baklava avant même d'y toucher, et ci, on vous bat pour en manger ... gratis!
Le seigneur Tim s'est rendu aujourd'hui au hammam en compagnie de son bouffon.
Après le bain, les massages et les essences, le souverain se sent de fort bon humeur voire même, familier. Ce sentiment de bien-être qu'il éprouve le fait réfléchir sur sa condition. Il se tourne vers son sujet.
- Omar, toi qui est sage, trouves-tu que je suis un homme de valeur?
- Ô seigneur, que t'importe l'avis d'un rustre tel que moi.
- Mais si, tu es sage et j'ai confiance en toi, je veux connaître ton jugement. Par exemple, suppose que je sois ton esclave, pour combien me cèderais-tu sur le marché?
- Pour dix dinars.
- Pour dix dinars? C'est impossible, c'est à peine le prix du pestemal que je porte autour de la taille!
- Tu vois juste, c'est exactement ce prix. Toi, je ... te donnerais par dessus le marché.
A une époque très reculée, là où habitait Omar, il n’y avait encore que très peu de ponts qui enjambaient les rivières. Les passeurs étaient légion.
Peu érudit, Omar avait la chance de posséder une barque et travaillait comme passeur. Dans son village, pour quelques misérables piécettes, il faisait traverser les gens d’une rive à l’autre.
Un jour, un grand savant, les bras chargés de manuscrits, pris place dans la barque. Omar lui souhaita la bienvenue et engagea la conversation avec cet homme.
Le savant comprit très vite qu’Omar maîtrisait mal la grammaire, que son vocabulaire était simple et que ses tournures n’étaient pas recherchées. Le savant lui demanda :
- Mon ami, n’es-tu jamais allé à l’école ? sais-tu lire ou écrire ?
- Non, monsieur, lui répondit Omar, timidement, mais sans honte. Et il continuait de ramer.
- Alors, mon ami, sache que tu as perdu la moitié de ta vie.
Omar fut vexé mais, fier, il garda le silence.
Lorsque la barque fut parvenue au milieu du fleuve, un courant rapide surpris Omar et la barque se renversa. Les deux hommes se retrouvèrent dans l’eau, assez loin l’un de l’autre et, trop loin de la barque pour s’y agripper. Omar aperçut le savant qui se débattait dans l’eau tumultueuse et lui cria :
- Maître, est-ce que tu as appris à nager ?
- Non, répondit le savant, ne pouvant atteindre ni Omar, ni la barque qui s’éloignaient encore.
- Alors, mon ami, tu as perdu ta vie … toute entière !
Omar et son voisin sont assis sur les bords du lac Baklava. L’homme, exaspéré par l’habileté qu’à Omar de soutenir nombre de paradoxes et d’inepties veut encore le mettre à l’épreuve. Il espère en son for intérieur gagner la mise.
- Enfin, Omar, tu exagères à la fin ! La réalité a un nom et elle existe, tout de même !
- Certes, lui répond Omar mais, elle est très relative.
- Que me rétorques-tu, la réalité est ABSOLUE !
- Donne-moi un exemple d’un telle réalité, répond aussitôt Omar.
- Eh bien, je cherche…Tiens, ce lac qui est devant nous, tu ne peux prétendre tout de même qu’on pourrait mettre toute cette eau dans un seau !
- Eh bien, si, justement ! Cela dépend de … la taille du seau.
Pour la énième fois en peu de temps, un homme est appréhendé pour vol Il est présenté au juge au moment où Omar venait lui rendre visite.
- Regarde cet escroc, dit le juge à Omar. Il se retrouve au tribunal presque chaque semaine. Un tel penchant pour le mal n’est-il pas stupéfiant ?
- Oh, pas tant que ça ! lui répondit Omar. Toi, tu viens bien au Tribunal … tous les jours !
Omar organisa un soir une grande fête chez lui. Riche buffet, musiciens et danseuses. La nouvelle arriva très vite aux oreilles du sultan. Il l’envoya chercher sans attendre.
- Dis-moi Omar, tu fais des fêtes somptueuses et tu dépenses sans compter. D’où te vient cet argent pour mener un si grand train ?
- Je fais des paris O Sultan, prince des princes et, je gagne tout le temps.
- Tu les gagnes tous ?
- Oui seigneur.
- Et, quels genres de paris fais-tu ?
- Je parie sur tout et n’importe quoi.
- Bien. Veux-tu parier avec moi pour dix dinars ?
- Je le veux bien.
- Alors, choisis ton pari lui ordonna le sultan.
- Je parie que demain, tu te réveilles avec une marque sur la fesse droite.
Le sultan de rire éclata et accepta le pari, sûr de lui.
Le lendemain, le seigneur à son réveil se précipita vers le miroir et, content, ne remarqua aucune tache. Ni sur la fesse droite, ni sur la gauche. Il envoya chercher Omar et lui annonca, heureux qu’il vient de perdre son pari.
- Je demande à vérifier, O seigneur.
Et le sultan de s’éxécuter. Il baissa son pantalon, rapidement et lui montra ses fesses, fier. Omar lui donna ses dix dinars mais rentra vite chez lui organiser une fête plus grande encore !
Intrigué ou envieux, le sultan ayant eu vent de cette fête le convoqua de nouveau.
- Omar, pour quelles raisons as-tu organisé cette fête ?
- C’est simple, mon bon seigneur, je viens de gagner à nouveau un pari.
- Mensonge. Tu es insultant. Ce pari, tu viens de le perdre.
- J’ai perdu dix dinars contre toi, certes, mais je viens d’en gagner cent contre ton vizir.
- Et qu’as-tu parié avec mon vizir ?
- J’ai parié que s’il se cachait tôt hier matin dans la salle d’audience, il te verrait en train de me montrer…tes fesses.
Le voisin d’Omar vient le voir un jour, entouré de tous les gens du quartier pour le défier. Il apporta avec lui un seau d’eau, fit un feu et jeta la braise dans l’eau du seau.
Immédiatement, on entendit un « pschittt » et un nuage de vapeur entoura les deux protagonistes.
Alors Omar ! toi qui as réponse à tout, le son que l’on vient d’entendre, vient-il de la braise ou bien de l’eau ?
Omar se mit à réfléchir, longtemps. L’assemblée toute entière retenait son souffle tandis que son voisin, ricanait déjà dans sa barbe.
Soudain, à la surprise de tous, Omar se leva brusquement et avant que son voisin ne réagisse, lui administra une claque magistrale et bruyante sur la nuque.
Et avant même que son voisin ne réplique il donna sa réponse tout haut:
- Et le « clac » que nous venons d’entendre, vient-il de ma main ou de ta nuque ?
Il fut un temps où Omar, grâce à ses grandes qualités de sagesse et diplomatie, eut des fonctions importantes auprès du Sultan.
Chaque problème délicat lui était soumis. Un jour, le Sultan lui dit :
- La vie dans le pays est devenue intolérable, la moitié de la population est très riche pendant que l’autre moitié vit dans la dénuement le plus total avec même pour certains, sans avoir de toit ni de quoi manger. Si toi, Omar, qui est respecté de tous tu arrivais à les convaincre de partager leurs richesses, alors, tout le peuple pourrait vivre heureux.
- Tu as absolument raison, ô Sultan, je vais de ce pas courir dans tout le pays pour accomplir cette noble mission.
Omar quitta le palais et ne revint qu’après une semaine, totalement épuisé.
- Alors ? l’interrogea le Sultan
- Alors, j’ai réussi à convaincre…Les pauvres !