- Qui a tué Essabar? Image Robelin, éditions Henry
- Notre ailleurs, Rasha Khayat, Actes Sud
- Ougarit, Camille Ammoun, Inculte
- Je ne reverrai plus le monde, Ahmet Alban, Actes Sud
- Egypte 51, Yasmine Khlat, Elyzad
Elu après deux tours de scrutin
Kurdistan, 1986. Lorsque la frêle Frmesk vient au monde, elle n’est pas la bienvenue aux yeux de son père. Ce n’est qu’une fille. De plus, son crâne chauve de nourrisson porte une petite tache de cheveux blancs. Est-ce un signe d’Allah ? Est-elle bénie ou maudite ? La mère de Frmesk craint pour la vie de sa fille. Quand son mari menace de l’enterrer vivante, elle ne voit d’autre solution que de la confier à ses propres parents.
Gawhar, la grand-mère maternelle de Frmesk, est laveuse de mort. Elle s’occupe du corps des femmes que personne ne réclame, ne veut toucher ni enterrer : des femmes assassinées dans le déshonneur et la honte. Son grand-père est un colonel à la retraite qui, contrairement à sa femme, ne lit pas uniquement le Coran mais possède une riche bibliothèque. Ce foyer bienveillant ne parviendra qu’un temps à protéger Frmesk des inexorables menaces physiques et psychologiques qui se resserrent sur elle, dans un pays frappé par la guerre, le génocide et la haine.
La Laveuse de mort est un roman violent sur la vie d’une enfant – puis d’une jeune femme – exposée à l’extrême.
Dans le quartier de Hay El Hassani, à Casablanca, le vieux gardien d'immeuble Essabâr meurt lors du mariage du médecin Issam Sahraoui. Le commissaire Massoud soupçonne un empoisonnement et commence à interroger Issam ainsi que la cuisinière, Lalla Zoubida, cherchant à établir les liens existant entre les habitants
Ô joie ! Selahattin Demirtaş est lauréat du Prix du livre Lorientales 2019 avec L'AURORE, recueil de nouvelles traduites du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, éditions Emmanuelle Collas. Kurde de Turquie, avocat des droits de l'homme, féministe et progressiste, leader du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş est incarcéré depuis le 4 novembre 2016 dans la prison d'Edirne (Turquie). Je suis très heureuse de partager avec vous cette magnifique nouvelle, d'autant plus que la sélection était prestigieuse. Merci mille fois au jury du prix Lorientales pour cette reconnaissance de l'oeuvre et du combat de Selahattin Demirtas, et pour votre soutien à la maison d'édition. Merci particulièrement à Omar Taleb pour sa belle énergie au service de ce prix et des valeurs qu'il défend.
Emmanuelle Collas
Quelques notes prises au cours de la délibération:
.....Une écriture toute en finesse, un bijou
.....un thriller apicole avec une pression qui monte, tout en douceur
..un très beau roman qui fait du bien, qui fait rêver et voyager mais très engagé
...le choix des abeilles, une idée remarquable, elles deviennent des personnages du roman avec une réelle épaisseur
...doux, solidaire, humaniste, amour
Aux abords de Nawa, village de l'arrière-pays, le Don, apiculteur, mène une vie d'ascète auprès de ses abeilles, à l'écart de l'actualité. Pourtant, lorsqu'il découvre les corps mutilés de ses "filles", il doit se rendre à l'évidence : la marche du monde l'a rattrapé, le mettant face à un redoutable adversaire. Pour sauver ce qu'il a de plus cher, il lui faudra conduire son enquête dans une contrée quelque peu chamboulée par sa toute récente révolution, et aller chercher la lueur au loin, jusqu'au pays du Soleil-Levant.
En véritable conteur, Yamen Manai dresse avec vivacité et humour le portrait aigre-doux d'une Tunisie vibrionnante, où les fanatiques de Dieu ne sont pas à l'abri de Sa foudre. Une fable moderne des plus savoureuses.
Le Promeneur d'Alep est le témoignage poétique et étourdissant d'un écrivain plongé dans la guerre. La voix de Niroz Malek nous parvient à travers les déflagrations et les rafales d'armes automatiques. Pourtant elle nous parle de choses simples, d'amis qui se retrouvent dans un café, de coeurs gravés dans les arbres, de promenades dans cette ancienne cité fabuleuse sur la Route de la Soie. Et du chaos qui guette derrière chaque bruit venu du ciel, devant chaque barrage hérissé de sentinelles.
Issu de la communauté yézidie, Niroz Malek est syrien, issu de parents kurdes. Il vit à Alep, sous les bombes.
Les mots du jury:
L’écriture en de courts paragraphe est comme « découpée » par la guerre, comme interrompue par les attaques, les bombardements, les coupures de courant…
Ecrit comme un carnet de voyage, un journal de résistance, Niroz Malek est la voix d’Alep...
Des images de guerre mais jamais d’image d’horreur. Comme un poème hors du temps où les personnages volent dans les airs comme dans un tableau de Chagall...
Témoignage poignant tout en retenue, toujours au dessus de la haine...
Superbe, magnifique, passionné et passionnant...
"les solitudes se ressemblent"
Ahmed Kalouaz
la brune le rouergue
Les mots du jury:
Court, très bien construit
Coup de cœur, le style, la sobriété de l’écriture
Limpide, pureté
Simple et direct
Densité littéraire, fluidité, richesse, un véritable poème
Très court mais très fort et puissant
Beau livre
Bouleversée
Tous les exils se ressemblent
Lumineux
Elu au premier tour.
Le texte de l'éditeur:
Réfugiée dans une chambre d'hôtel, Fatima a pris quelques jours de liberté pour se remémorer son histoire. Les hôtels, elle connaît pour y travailler comme femme de ménage, ainsi que pour des rencontres furtives avec son amant.
À sa naissance, sa famille vivait depuis trois ans déjà dans des baraquements, au bout d'une route étroite, entre les vignes. Là, à l'intérieur du camp de Saint-Maurice, dans le Gard, ont été parquées pendant plus de dix ans des familles de harkis, derrière des barbelés, à l'écart de tous. On les appelait les incasables.
Maintenant que le camp n'est plus qu'une friche, elle s'interroge sur les raisons de cette relégation imposée aux siens jusqu'au milieu des années 70. Elle se souvient de cette enfance peu ordinaire, de sa révolte adolescente. De ses parents silencieux qui jamais n'ont transmis cette histoire en loques, celle des harkis.
Poursuivant son travail de mémorialiste, Ahmed Kalouaz nous offre le portrait romancé d'une femme doublement stigmatisée, fille de traître et d'Arabe qui, comme tous ceux de sa génération, a eu tant de mal à trouver sa place dans la société française.
Né en 1952 en Algérie, Ahmed Kalouaz vit dans le Gard. Il est l'auteur de nombreux livres pour adultes et enfants, notamment une trilogie sur son histoire familiale, Avec tes mains, Une étoile aux cheveux noirs et À l'ombre du jasmin, publiés dans la brune.
« Ma mère est morte deux fois. » C’est par ces mots qu’Esma, jeune femme kurde, commence le récit de l’histoire de sa famille née sur les rives de l’Euphrate et émigrée à Londres en 1970.
L’histoire, d’abord, de sa grand-mère dans le village de Mala Çar Bayan, désespérée de ne mettre au monde que des filles, elle qui sait combien la vie ne les épargnera pas. L’histoire de sa mère, Pembe la superstitieuse, et de sa tante, Jamila la guérisseuse, sœurs jumelles aux destins très différents. L’histoire des hommes aussi, celle de son père, tour à tour aimant, violent, fuyant, et celle de ses frères, Yunus le rêveur, et Iskender. Iskender, l’enfant chéri de sa mère, la « prunelle de ses yeux », son sultan. Son meurtrier.
Enfin, l’histoire de ces immigrés qui ont choisi l’exil pour vivre de miracles et croire aux mirages, qui ont choisi la liberté et l’amour quand d’autres restent ancrés dans les traditions et portent au pinacle l’honneur d’une famille.
Deux histoires entrelacées. L'une, picaresque, nous fait voyager en compagnie de l'héroïne, qui traverse mille et une épreuves, de Téhéran au golfe Persique, de Dubaï aux rives du Bosphore. Et l'autre, intime, à Paris, se construit dans le cabinet d'un psy. Pour la première fois une psychanalyse nous est dépeinte, séance par séance, comme un tableau impressionniste. Le rapport au père, à la mère, aux hommes, la prison, la torture, le viol, la prostitution, la solitude, l'exil et la langue française dont il faut s'emparer pour faire le récit d'une vie, pour se réconcilier avec la vie sont les thèmes de ce livre.
L'auteure a recueilli les confessions de sa mère, qui, en dépit de son infidélité conjugale, apparaît comme un symbole de courage et de dignité. Portrait d'une femme du peuple, rusée, truculent, enjouée...
Liban
Actes Sud, Arles (Vaucluse)
Mondes arabes.
Le prix du roman arabe de l'Institut du Monde Arabe a été décerné le 18 mai 2011 à la romancière libanaise pour son ouvrage "Toute une histoire".
Notre jury couronnera-t-il aussi cet ouvrage? Réponse le 8 juin 2011 à 17:00.