DEUXIEME PRE-SELECTION PRIX LORIENTALES
Sont encore en lice les quinze livres suivants:
Actes Sud Sindbad
Les noyées du Nil, Yasmine Chami
Elyzad
Saara, Beyrouk
Face cachées
Nos silences sont immenses, Sarah Ghoula
Julliard
Danser dans la mosquée, Homeira Qaderi
Kontr
Je nais de mes racines, Tomris Alpay
Le chant des voyelles
Pour qui brûlent nos âmes, Kabira Benzi
Les Escales
D'audace et de liberté , Akli Tadjer
Miallet-Barrault
Les vertueux, Yasmina Khadra
Mémoire d'encrier
Tireur embusqué, Jean-Pierre Gorkynian
Métaillé
Une datcha dans le Golfe, Emilio Sánchez Mediavilla.
Seuil
Au vent mauvais Kaouther Adimi
Voyage au bout de l'enfance, Rachid Benzine
Stock
Les Méditerranéennes, Emmanuel Ruben
Mon frère fantôme, Mahi Binebine
Beyrouth-sur-Seine, Sabyl Ghoussoub
Lorient le 30 mai 2022
Madame, Monsieur,
Voilà nos cinq livres finalistes pour le Prix du livre Lorientales 2022 que nous sommes heureux de vous présenter.
Dans l'ordre après le décompte des points après le vote du comité de sélection:
1. Mustapha s'en va-t-en guerre de David Hury chez Riveneuve et Vingt stations de Ahmed Tiab chez l'Aube, ex aequo
3. Un chant pour les disparus de Pierre Jarawan chez Héloïse d'Ormesson. Nous attendons la confirmation de l'éditeur pour ce titre.
4. Aussi riche que le roi de Abigail Assor chez Gallimard PRIX LORIENTALES 2022
5. Mahmoud ou la montée des eaux d'Antoine Wauters Chez Verdier
Cette année, le jury est constitué de vingt personnes, douze femmes et huit hommes.
Le comité de sélection du prix Lorientales a retenu pour son avant-dernière liste, ces 9 romans au lieu de 10 prévus.
Ce sont tous de bons livres, aussi bien dans le fond que dans la forme.
- Vingt stations, Ahmed DIAB, Editions de l'aube
- Un chant pour les disparus, Pierre JARAWAN, Editions Héloïse d'Ormesson
- En pays assoiffé, Emna BELHAJ YAHIA, des femmes Antoinette Fouques
- Mustapha s'en va-t-en guerre, David HURY, Riveneuve
- Mahmoud ou la montée des eaux, Antoine WAUTERS, Verdier
- Tihya, La légende des papillons aux ailes déployées, Nadia CHAFIK, des femmes Antoinette Fouques
- Aussi riche que le roi, Abigail ASSOR, Gallimard
- L'amour au temps des scélérats, Anouar BENMALEK, Emmanuelle Collas
- L'épouse d'Amman, Fadi ZAGHMOUT, L'asiathèque
Vous aurez plaisir à les découvrir et les faire partager, nous en sommes certains.
Le 29 avril, le comité se réunira pour choisir les jurés et parmi cette pré liste, il ne retiendra que cinq livres au final, soumis au nouveau jury de ce millésime 2022.
Le lauréat sera connu le 10 septembre.
- Apeirogon, Colum McCann, Belfond
- Le tailleur de Relizane, Olivia Elkaim, Stock
- Le silence d'Isra, Etaf Rum, Editions de l'Observatoire
- Que sur toi se lamente le Tigre, Emilienne Malfatto, Elyzad. Prix Goncourt du 1er roman 2021
- La laveuse de mort, Sara Omar, Actes-Sud Prix Lorientales 2021
Relizane, pendant la guerre d’Algérie. Lorsqu’en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d’Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. A quoi a-t-il collaboré ? Quels gages a-t-il donné et à qui ? Viviane, son épouse, ses frères, sa mère, ses voisins, tous questionnent le tailleur juif. Mais il garde le silence. Quand un jeune apprenti arabe se présente devant son échoppe, Marcel comprend que tôt ou tard, il lui faudra quitter son pays natal.
Après ce début d’une folle intensité romanesque, Olivia Elkaim retrace l’histoire de sa famille, l’exil des siens, leur arrachement à cette terre africaine, et leur fuite chaotique vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative.
Ces valeureux que le soleil caressait il y a peu, deviennent des réprouvés qui ne connaîtront que l’ombre d’une cave humide à Angers. Les grands-parents d’Olivia Elkaim, Viviane et Marcel, sont deux magnifiques personnages, entre Albert Cohen et Anna Magnani, qui ne cesseront de rêver d’échapper à cette triste France.
Au-delà de tout ce que nous savons du retour d’une famille pied-noire en métropole, au-delà du drame humain, familial, politique, souvent commenté par les historiens, Olivia Elkaim explore sa part algérienne, juive, lyrique, à la fois enchantée et hantée, que son père Pierre avait tenté en vain de lui transmettre.
Par ce livre qui rend hommage à ses ancêtres, et à travers la photographie jaunie d’une grand-tante, retrouvée par hasard dans le cimetière juif de Relizane, elle se révèle aussi à elle-même.
Version anglaiseVersion anglaise
PALESTINE, 1990. Isra, 17 ans, préfère lire en cachette et s’évader dans les méandres de son imagination plutôt que de s’essayer à séduire les prétendants que son père a choisis pour elle. Mais ses rêves de liberté tournent court : avant même son dix-huitième anniversaire, la jeune fille est mariée et forcée de s’installer à Brooklyn, où vivent son époux et sa nouvelle famille.
La tête encore pleine de chimères adolescentes, Isra espère trouver aux États-Unis une vie meilleure mais déchante vite : les femmes sont cloitrées à la maison, avec les enfants ; les maris, peu loquaces, travaillent jour et nuit. Invisible aux yeux du monde, la jeune fille autrefois rêveuse disparaît peu à peu face à la tyrannie de sa belle-mère et la pression étouffante de devoir donner naissance à un fils. Mais comble du déshonneur, Isra ne met au monde que des filles, dont la fougueuse Deya…
BROOKLYN, 2008. Deya, 18 ans, est en âge d’être mariée. Elle vit avec ses sœurs et ses grands-parents, qui lui cherchent déjà un fiancé. Mais la révolte gronde en Deya, qui rêve d’aller à l’université et se souvient combien sa mère était malheureuse, recluse et seule. Alors qu’est révélé un secret bien gardé, Deya découvre que les femmes de sa famille sont plus rebelles que ce qu’elle croyait et y puise la force de changer enfin le cours de son destin.
Dans ce premier roman aux accents autobiographiques d’une force inouïe, Etaf Rum pose un regard toujours nuancé sur la force libératrice de la littérature pour les plus faibles et les opprimés et sur les conflits intérieurs des femmes d’aujourd’hui, prises en étau entre aspirations et traditions.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Diniz Galhos.
Dans l'Irak rural d'aujourd'hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l'interdit absolu: hors mariage, une relation amoureuse, comme un élan de vie. Le garçon meurt sous les bombes, la jeune fille est enceinte: son destin est scellé. Alors que la mécanique implacable s'ébranle, les membres de la famille se déploient en une ronde d'ombres muettes sous le regard tutélaire de Gilgamesh, héros mésopotamien, porteur de la mémoire du pays et des hommes.
Inspirée par les réalités complexes de l'Irak qu'elle connait bien, Émilienne Malfatto nous fait pénétrer avec subtilité dans une société fermée, régentée par l'autorité masculine et le code de l'honneur. Un premier roman fulgurant, à l'intensité d'une tragédie antique.
Actes sud
- La laveuse de mort Sara Omar
Belfond
- Apeirogon de Colum MCCann
Elyzad
- Que sur toi se lamente le Tigre de Emilienne Malfatto
- Sept morts audacieux et un poète assis Saber Mansouri
Gallimard
- Abraham ou La cinquième Alliance Boualem Sansal
Kontr
- OUÂF, Kemal Varol
Les éditions de l'Observatoire
- Le Silence d'Isra, Etaf Rum
Seuil
- L'Apiculteur d'Alep, Christy Lefteri
Stock
- Le tailleur de Relizane Olivia Elkaim
Verdier
- Alger, rue des Bananiers Béatrice Commengé
- Qui a tué Essabar? Image Robelin, éditions Henry
- Notre ailleurs, Rasha Khayat, Actes Sud
- Ougarit, Camille Ammoun, Inculte
- Je ne reverrai plus le monde, Ahmet Alban, Actes Sud
- Egypte 51, Yasmine Khlat, Elyzad
Ougarit Jérusalem, urbanologue de renom, est appelé à Dubaï pour insuffler une âme urbaine à cette cité du désert perçue comme une juxtaposition de tours ultramodernes et d’autoroutes tentaculaires. Originaire d’Alep, ville plusieurs fois millénaire aujourd’hui ravagée par la guerre, il est convaincu de trouver en Dubaï une ville facile à lire et dans ce projet un moyen de découvrir un aleph. Cet objet mythique décrit par Borges et qui permettrait de voir simultanément tous les points d’une ville taraude Ougarit depuis qu’il a fui la Syrie pour échapper à son enrôlement dans l’armée.
À Dubaï, il croise un vieil ami, ancien libraire, capitaine au long cours, coincé avec son navire chargé de tours Eiffel miniatures contrefaites, une étrange galeriste iranienne avec qui il noue une amitié amoureuse, un investisseur immobilier russe reconverti en collectionneur d’art, un jeune Émirati qui ne lit pas de romans, un vieil Émirati qui pourrait en être un…
Sur fond de quête mystique de l’aleph, Ougarit devient l’enjeu d’une lutte de pouvoir entre deux visions opposées de la ville… donc du monde. Se noue alors une intrigue impliquant les pouvoirs politiques locaux, les mafias indienne et chinoise et l’ensemble des personnages croisés au cours de ce livre, tour à tour roman d’aventures, roman politique, roman urbain.
Ahmet Altan est romancier, essayiste et journaliste, il était aussi rédacteur en chef du quotidien Taraf jusqu’au 15 juillet 2016. À cette date, la Turquie s’enflamme, des milliers de personnes descendent dans la rue à Istanbul et à Ankara suite à une tentative de putsch. Le lendemain commence une vague d’arrestations parmi les fonctionnaires, les enseignants, l’armée et les journalistes. Ahmet Altan fait partie de ceux-là, il sera condamné à perpétuité, accusé d’avoir appelé au renversement du gouvernement de l’AKP. Ahmet Altan a 69 ans.
Ces textes sont écrits du fond de sa geôle. Poignants, remarquablement maîtrisés, ces allers-retours entre réflexions, méditations et sensations expriment le quotidien du prisonnier mais ils disent aussi combien l’écriture est pour lui salvatrice. Tel un credo il s’en remet à son imagination, à la force des mots qui seule lui permet de survivre et de franchir les murs.
Un livre de résilience exemplaire.
Quel déchirement peut-on ressentir lorsque ses racines culturelles sont doubles et se contredisent ? Et qu’une profonde nostalgie d’un “ailleurs” s’empare de l’âme où que l’on se trouve ?
Basil, fi ls d’une Allemande et d’un Saoudien, apprend que sa sœur Layla quitte l’Allemagne : elle souhaite renouer avec la culture de leur père, décédé lorsqu’ils étaient enfants, accepte un mariage arrangé et s’apprête à le fêter en grande pompe au sein de leur famille saoudienne. Basil se rend en Arabie Saoudite pour partager les bouleversements intimes de sa sœur et redécouvrir la. famille turbulente et aimante avec laquelle il a passé sa petite enfance.
Son regard précis et bienveillant révèle les contradictions et faux-semblants d’un pays qu’il croyait connaître mais qu’il a peut-être rêvé.
Dans le quartier de Hay El Hassani, à Casablanca, le vieux gardien d'immeuble Essabâr meurt lors du mariage du médecin Issam Sahraoui. Le commissaire Massoud soupçonne un empoisonnement et commence à interroger Issam ainsi que la cuisinière, Lalla Zoubida, cherchant à établir les liens existant entre les habitants